C'est comme cela que me surnommait à l'époque, ma monitrice d'auto école....
Tu connais ?
C'était un champion du monde de formule 1, du coup c'est un peu la classe nan ?
Bon ca aurait pu l'être si Marie-Jo ( ma mono) m'appelait comme ca en référence à mes talents de conductrice.
En l'occurrence elle m'avait affublé de ce petit nom en raison de ma conduite rapide, mais pas forcément maîtrisée.
J'ai très vite trouvé la pédale d'accélération, et j'ai bien aimé j'dois dire, je prenais mon pied au volant ( c'est une expression! je ne suis pas souple à ce point tout de même..) je kiffais grave comme on dit - ah moins que cela ne se dise plus ?-
C'est l'homme qui m'a initié au "pilotage", c'est à lui que je dois l'obtention de mon permis, cadeau qu'il me fit pour notre premier Nôel ( oui tu apprendras avec le temps que mon homme c'est THE homme en fait)
Ainsi, avant d'avoir l'autorisation officielle, j'apprenais tous les dimanches sur les parkings de grande surface, puis sur les petites routes de campagne, pour finir sur l'autoroute à deux heures du mat' . Après ca j'ai pris mes premiers cours de conduite.... (han c'est pas bien!!!!!!)
Je me rappelerais toujours de cette première heure, Marie-Jo m'a demandé si j'avais déjà conduit, j'ai dit ouai grave je manage!, du coup elle a passé l'heure à téléphoner en m'indiquant du doigt les directions à prendre,et en freinant régulièrement sur la double pédale....
Comme je suis bonne élève (mais si!) j'ai eu mon code du premier coup, c'était le premier examen que je passais et donc que je réussissais, j'étais trop fière!
La conduite c'était autre chose, Marie-Jo a frôlé la crise cardiaque plusieurs fois, faut dire que ma plus grande peur était de caler du coup je faisais tout pour ne pas devoir m'arrêter, j'utilisais donc la désormais très réputée technique du " ca passe, ca passe, putain faut qu'ca passe!"
Je m'arrêtais donc très rarement au rond point , j'étais plutôt du genre à accélérer en fermant les yeux (nan j'déconne!), idem pour les prio à droite...
J'ai également été victime d'un phénomène très répandu chez les conducteurs, la schizophrénie. Mais si tu sais, quand cette personne douce, calme, et timide, se transforme en fou du volant. La mauvaise foi en est la caractéristique principale.
Souvent, donc, gonflée de confiance derrière mon volant, me pavanant dans les rues du centre ville, je gueulais après le piéton qui osait traverser devant moi ( ouai sur un passage piéton mais quand même!)
Bien protégée derrière des vitres remontées et une portière verrouillée, j'houspillais le malotru qui osait me doubler , moi Fangio quoi!
J'usais du klaxonne et des appels de phare, un vrai cliché à moi toute seule!
Je ne me l'explique toujours pas!
Enfin ca c'était avant, avec les mômes j'veux dire, depuis la peur m'habite ( pas de mauvais jeux de mots je vous prie!).
J'évite de conduire la plus part du temps, la trouille au ventre qu'il puisse arrivée quelque chose avec mes précieuses à l'arrière.
Je laisse donc bien souvent la place à l'homme, mais désormais je suis une conductrice passagère, c'est à dire ?
Je suis infernale, je pousse des petits cris, m'accroche à la portière, lui donne des (judicieux..) conseils, critique sa façon de conduire, un vrai petit bonheur!
"Mais avance, pourquoi tu t'engages pas là? et la prio à droite c'est que les jours impaires? t'es pas hyper bien garé hein... ca te fait pas chier que tout le monde te double ?"
Du bonheur j'vous dis!
Il a beaucoup de mérite à supporter tout ca j'avoue...
Mais je le vaux bien!
Poutoux, ta dévouée Léo!