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Nouvelle " Le Manoir" by l'homme"

Voici une nouvelle écrite par mon homme, besoin de vos avis, surprenant, ou pas ?

bonne lecture!

Le manoir

synopsys :

5 adolescents, 2filles, 3 garçons. Un soir, vont entrer par effraction dans le manoir du Père Abar, soit disant hanté. Les jeux et discussions d'adolescents vont laisser place à une horreur bien réelle. Ils ne sont pas seuls dans cette vieille bâtisse...

Cali hésitait. D'accord, c'était la fin du premier trimestre, et cette rentrée avait été particulièrement difficile. Comme lui avait dit sa mère, elle méritait bien de s'amuser un peu avec ses amis. Mais là, franchement, ça lui semblait aller beaucoup trop loin.

La soirée avait pourtant bien débutée, elle avait rejoint sa meilleure ami pour aller boire un verre. Pour décompresser en ce premier jour de vacance. Lilou, « la diablotine », comme elle aimait à l'appeler, n'avait pas démérité son surnom: elle s'était pointée avec trois mecs rencontrés au hasard des rues. Si Cali trouvait deux d'entre eux assez communs, le troisième, en revanche, lui avait fait rougir les joues. Le beau gosse type, physique du petit rebelle, le genre de mauvais garçon qui faisait palpiter le cœur des adolescentes.Comment s'appellait-il déjà? Samuel, Samael? Sam, c'était bien.

Comme un mauvais teenage-movie, avait pensé Cali, voilà cinq adolescents typiques réunis pour une soirée de fin de trimestre: Elle, la timide, Lilou, la bimbo exhubérante, Sam, le beau gosse, le geek à lunette qui devait avoir plus de succès auprès des machines qu'auprès des filles, et le petit rigolo, qui se faisait apeller Kéké et sur lequel Lilou avait visiblement déjà jeté son dévolu, jamais à cours de vannes ou d' idées délires pour passer une bonne soirée.

Seulement voilà, sa dernière trouvaille allait trop loin pour Cali: entrer dans le manoir du père Abar, vieille maison visiblement à l'abandon depuis si longtemps que personne dans le village ne savait qui en était le propriétaire. Cela ne la motivait pas du tout. Pas tant pour les histoires de gosses et autres légendes urbaines effrayantes qui circulaient au sujet de cette baraque flippante, que pour ne pas déranger un homme, qui, malgré le mystère qui entourait son existence, ne méritait pas qu'une bande de mômes aille briser ses fenêtres pour s'offrir un semblant de frisson.

  • « Non, c'est bon, finit par lâcher Cali. Allez-y sans moi, je vais aller me pieuter. Ça me dit vraiment rien ce genre de trip.

  • Rooo, Cali ma puce, lui répondit Lilou, apres avoir débranché son museau de celui du grand Ordonateur de la soirée débile, viens, on va rire un peu. Parait que personne n'est jamais resorti vivant de cette maison, ajouta t-elle avec amusement.

  • Non, c'est bon dit Cali, on n'a plus 16 ans...

  • Ben si, dit Kéké, ironiquement. On est au lycée, on a 16 piges...On fait des conneries, c'est comme ça. Aller à l'encontre foutrait un sacré boxon dans l'ordre des choses, tu crois pas? »

Pendant les quelques secondes qui suivirent cette sentence à la fois si pleines et si vide de bon sens, Cali chercha machinalement dans le regard de Sam, une approbation qui lui ferait comprendre qu'il était d'accord, qu'elle avait raison, et que ce genre d'aventure était stupide. Au lieu de cela, Sam, lui mis la main sur la joue, presque tendrement, et lui chuchota:

  • « Moi non plus ça me branche pas plus que ça, mais je vais suivre mes potes, ça va peut-être être fun. Et puis quelque chose me dit que si tu viens pas, je vais trouver cette fin de soirée sacrément décevante... »

Merveilleuse magie que celle des mots d'un beau gosse. Cali capitula, en acquiessant machinalement de la tête, perdu dans l'echo des paroles de Sam. Et, légérement rêveuse, elle le laissa lui prendre la main..

Sans s'en apercevoir, elle se retrouva devant le manoir en un rien de temps. Bris de verre. Fenêtre cassée. Un peu d'escalade et voilà que tout ce beau monde se retrouvait en plein milieu d'un hall aussi gigantesque que peu eclairé, avec au centre un majestueux escalier..

  • « Et ben ça pour un hall d'entrée! Echo! Echo, gueula l'investigateur de l'effraction!

  • Ferme là, répondit sèchement Sam, y'a peut-être du monde! On veux passer une soirée sympa, pas se faire embarquer par la garde.

  • Ho ça va, y'a personne ici, sauf si tu crois que les quelques blattes qui squattent ici vont appeler les flics...Allez mon gars, boit un coup, et détends toi... »

Là dessus, il sortit de sous sa veste une bouteille au contenu noirâtre assez douteux qui, une fois ouverte, sentait horriblement fort. Tour à tour, les compagnons de fortune burent chacun une lampée. Quand ce fut le tour de Cali, elle fit de même, histoire de ne pas passer encore pour la rabat-joie de service, mais aussi pour montrer à Sam qu'elle n'avait pas froid au yeux.

Rien de pire qu'une fausse assurance comme tentative de séduction: l'effet escompté fut largement amoindri et remplacé par quelques rires, lorsque Cali se mit à tousser et à suffoquer des les premières gorgées de cette horrible liqueur. Cela eu le mérite tout de même de laisser les autres adolescents partir dans un fou rire inextricable. D'abord vexée Cali finit par rire elle même du ridicule de la situation, ce qui détendit rapidement tous le groupe. Ce genre de fou rire communautaire marqua le début d'une grande complicité entre les cinq comparses.

La soirée s'enchaina dans la bonne humeur et les histoires de veillées. Même s'il n'y avait aucune lumière dans la bâtisse, le Geek de service avait eu la bonne idée d'amener quelques gadgets fluorescents, créant ainsi une atmosphère à la fois intime et passablement glauque. Cali commençait à regreter son comportement du début de soirée, tant il est vrai qu'elle s'amusait follement avec son nouveau petit groupe d'ami. Et lorsque Sam lui prit la main avec un regard en coin, elle n'aurait voulu pour rien au monde avoir loupé cette excursion au manoir.

Dans les rires, chacun y allait de sa petite anecdote. Kéké faisait rire tous le monde à chaque fois qu'il prenait la parole, ou qu'il commentait les dires de ses camarades.

  • « Tu as le sens de la réparti, toi au moins, lui lança Cali, souriante

  • Hmm. Belle intervention de Cali, à ma gauche, ça aurait été dommage de se passer d'un commentaire pareil, ironisa t- il.

  • Arrête de la taquiner, ajouta Sam, elle va se vexer, et nous laisser moisir dans cette baraque....

Puis discrètement, à Calli, il ajouta, avec des yeux enjoleurs:

  • et ça serait vraiment dommage... »

Cali se sentait rougir. Ce garçon était vraiment craquant. Elle avait un besoin urgent de se confier à Lilou. Elle lança un regard vers son amie, qui lui rendit un sourire. Classique.

  • Bon, pause toilette, dit Lilou. Les mecs profitez en pour faire un brin de ménage

  • Moi, je vais surtout en profiter pour voir si y'a pas moyen d'avoir un peu de lumière, ici, dit le geek. On y voit que dalle, mes gadgets commencent à voir leur intensité lumineuse diminuer au fur et à mesure que le temps passe.

  • «Mes gadgets commencent à voir leur intensité lumineuse baisser», paraphrasa le comique de service, en imitant exagérément son copain. C'est pas possible, tu as une bibliothèque dans le gosier toi! »

Tout en se levant, Cali se fit la reflexion qu'elle venait d'entendre le son de la voix de l'intello pour la première fois. Elle et Lilou se dirigèrent alors vers un long couloir, a droite du grand escalier, dans l'espoir de trouver ce qui, habituellement, se trouve au fond à gauche. En chuchotant, Cali amorça la conversation :

  • « Et donc, toi, le Kéké, ça fait combien de temps?

  • Au moins deux bonnes heures, Je pense que notre couple commence à battre de l'aile. La routine s'est installée. Je sais plus ou j'en suis, rigola Lilou. Sérieusement, il me fait rire. Je me sens vraiment bien avec lui. Et toi? Mignon, le Sam, non?

  • Ça passe...

  • Ça passe? Souria Lilou

  • Oui, d'accord, je craque carrément dessus. Ça se voit tant que ça?

  • Plus qu'un peu, ma chérie, et à mon avis c'est réciproque...

  • Tu crois? questionna Cali le coeur palpitant

  • Hé pourquoi je me suis ramenée avec ces trois là ce soir? Ça fait depuis la rentrée que Sam te dévore des yeux dans les couloirs du Lycée...Même moi, j'ai l'impression que je lui fait autant d'effet qu'une demi-brique...

Cali considéra son amie avec tendresse. Lilou venait de lui avouer à demi-mots qu'elle avait carrément organisé la rencontre avec Sam.

Lilou, la diablotine, si exhubérante, hédoniste convaincue, mais si prévenante avec elle. L'exacte inverse d'elle même. L'exacte ame sœur dont elle a toujours eu besoin. Elles se regardèrent, et comme depuis toujours, depuis leur tendre enfance:

« J'taime frangine, dirent elles simultanément avant de partir dans un fou rire... »

De son côté, le geek se diriga vers un porte à gauche du grand escalier qui surplombait le Hall, et qui semblait être la cave. Il ouvrit la porte. Un pale lumiere s'alluma en bas.

  • « Tiens, doit y avoir un détecteur de mouvement ici, la lumière vient de s'allumer.

  • Ou alors, c'est le père Abar qui t'attend pour t'arracher la tête, ajouta Kéké.

  • T'es con, toi, dit le Geek. Et il ferma la porte »

Alors que Sam avait les yeux dans le vide, un sourire béat sur le visage, Kéké le tança, en rigolant:

  • Et voilà, on va plus jamais le revoir. C'est con, je saurais plus à qui taxer les réponses pendant les contrôles...

Puis, considérant que son ami ne l'écoutait pas du tout, il ajouta:

  • Et sinon, globalement, le cerveau en mode veille, ça se passe bien ou pas?

  • Désolé, je suis un peu sur un nuage là. Je lui ai pris la main, elle m'a laisser faire, tu te rend compte?

  • Je me rend compte, surtout, que si ça se passe bien, tu vas arrêter de nous broyer les gonades avec tes Cali par ci et tes Cali par là. Donc, vas-y, assures champion!

  • Depuis le temps que j'en rêve...Après un silence, Sam demanda, curieux :

  • Et toi, Lilou, tu vas pas me dire que t'es pas un peu euphorique, quand même.

Le clown prit subitement un air sérieux.

  • « C'est inespéré. Jamais j'aurais pensé qu'une fille comme elle puisse considérer le tas de bouses que je suis.

  • Arrête, je te l'ai toujours dit. T'es un mec génial, y'a que toi qu'es persuadé du contraire.

  • Mouais...Je sens que je vais encore faire un bourde au dernier moment...

Il s'interrompit aussitôt en aperçevant les filles revenir de leur escapade.À la cantonade, il ajouta:

  • « Et c'est pour ça que les architectes du village n'ont jamais utilisé de couleur pourpre...

  • Bien joué le génie, lui chuchotta ironiquement Sam. Comme ça on est sur qu'elles savent qu'on parlait d'elle!

  • Je vous déconseille fortement les toilettes, sauf si vous avez un furieuse envie de faire don de votre dernier repas à la fosse sceptique, dit Lilou. Il est pas revenu votre pote?

  • Tel que je le connais, il doit etre en train de mettre à jour le système de la baraque, et même d'en installer un nouveau, plus performant. D'ici un quart d'heure, il va rebooter le manoir, je pense, plaisanta Kéké. Et là, surprise, toutes les fenêtres seront en HD.

  • On devrait peut-être aller l'aider ? dit Cali dans un éclair de prévenance.

  • Bouge pas princesse, dit Sam, tu vas le gêner plus qu'autre chose. Lui, il susure a l'oreille de tout ce qui est technologique.

  • Hé les gars, on lui fout les jetons? dit la bimbo. On va tous à l'étage, et comme ça, quand il revient, il va flipper un peu?

  • Non, arrete, ajouta Cali, ça se fait pas...

  • Mais si, comme ça on va pouvoir visiter les lieux, je suis sur que cette baraque est pleine de mystère, ajouta Kéké.

  • Oh oui, bonne idée, répondit Liloo, avant d'embrasser Kéké langoureusement. »

Le comique, d'ordinaire si sur de lui, rougissait. Peut etre avait il enfin trouvé la perle rare qui le comprendrait, et lui donnerait enfin la confiance en lui qui, contre toute apparence, lui faisait grand défaut. Il lui rendit son baiser, de manière plus fougueuse encore.

Sam et Cali se sentait mal à l'aise face à l'impudeur de leur amis...ou etait-ce plutôt face à leur propre envie qu'ils n'osaient s'avouer?

Tous les quatres montèrent alors discrètement sur l'escalier du grand hall qui menait à l'étage, et commençèrent leur visite. La batisse tombait en ruine, mais il semblait que c'etait un ancien hôtel. En haut de l'escalier central, en effet, un long couloir se dessinait, avec de part et d'autre, des chambres numérotées. Kéké posa la main sur une poignée, et annonça a la cantonnade, avec un air faussement hautain:

  • « J'espere que les soubrettes ont refait mon lit. Il me tarde en effet de me delasser apres cette longue journée de labeur.

  • J'espere surtout que c'est un lit double....ajouta Lilou en posant la main sur celle de Kéké, et en ouvrant la porte. Puis, en regardant Cali, avec malice dans les yeux, elle ajouta : A tout à l'heure, les tourtereaux, vous nous direz comment est la chambre que vous aurez testée.... »

Lilou entraîna son ami dans la chambre, et avec un sourire béat sur le visage, il la referma derrière lui. Sam et Cali se retrouvèrent seuls, bouches bées devant cette porte. Comme pour briser le silence qui suivit les paroles de Lilou, Cali dit:

  • « J'en connait qui vont dépenser quelques calories. »

Elle se mit aussitôt à rougir devant l'incongruité de sa remarque. Sam, tremblant, prit alors Cali par la main, et ils continuèrent leur chemin dans ce couloir. Il la regarda tendrement, puis, comme pour casser l'ambiance qui devenait sans doute trop sensuelle pour un premier rencard, il lui sortit une banalité qui laissa Cali perplexe.

  • Alors, tu habites dans le coin depuis longtemps?

Cali n'en revenait pas. Ce bel albâtre devenait touchant, car en vérité il était faussement sur de lui. Beau gosse, limite rebelle, mais finalement aussi timide qu'elle, Sam lui plaisait de plus en plus, et elle rapprocha ses lèvres des siennes sans aucune gêne, tant son attirance pour Sam lui apparaissait évidente.

Ça aurait put être leur premier baiser...si il n'y avait pas eu ces cris. Non pas des cris de plaisir un peu gênants que Cali s'attendait à entendre en provenance de la chambre ou son amie avait amené sa nouvelle proie. Non. Des cris de terreurs, de douleurs. Puis un rire sardonique. Et à nouveau des cris, puis des hurlements. Disctinctement, Cali entendu son amie :

  • Arrêtez ! Qui êtes vous ? Nooooooon....Pitié....

Puis un bruit sourd mis un terme à ce hurlement...

Sam et Cali se regardèrent, effrayés, et se précipitèrent vers la porte de la chambre des tourteraux. Sam ouvrit la porte et ils tombèrent devant un spectacle insoutenable. Sur le lit, les deux adolescents étaient l'un sur l'autre, Lilou chevauchant son partenaire, un long pieu de métal les réunissant, transperçant le dos de Lilou jusqu'au front de Kéké. Une marée sanglante noirâtre s'écoulait lentement de leur corps presque inertes. Lilou tourna lentement la tête, fixa Cali et Sam, et dans un rale presque inaudible :

  • Ai..dez.....moi, lança t-elle.

A ses coté se tenait une chose...si gigantesque. Trois à quatre fois plus grande que tout ce que Cali avait pu voir dans sa vie. Un teint blafard, livide, exsangue. Deux énormes orbites d'où deux yeux blanc,non,...jaunâtre, semblaient la fixer. Des cheveux noir d'encre, qui ne recouvraient même pas la totalité de son crâne...Et un rictus sur les lèvres...Il était couvert d'un tissu grisâtre, qui cachait la maigreur de son corps si...droit, anormalement droit...et lorsqu'il leva au ciel son bras trop long, Cali aperçut sa main , son horrible main avec ...mon dieu, mais combien de doigts a cette chose, pensa-t-elle? Suffisament en tout cas pour serrer la machette que le monstre abatit sur la nuque de Lilou. Un coup. Sec. Net. La tete roula aux pieds de Cali et Sam.

  • « Lilou...balbutia Cali, les yeux trempés de larmes....

  • Cours, hurla Sam. »

Et il prit fermement Cali par la main, en l'entrainant en dehors de la chambre, puis au bout du couloir, et enfin en haut du grand escalier dans une course folle. Cali tourna la tête et vit la chose sortir de la chambre, d'un pas lent, et toujours avec ce sourire sur la bouche, mais pouvait on appeler ça une bouche? Puis il s'arreta net. Se tenant droit, sans bouger, il les fixait avec ses yeux si...livide. Cali et Sam descendèrent le grand escalier à toute vitesse, et se dirigèrent vers la fenêtre.

Arrivé à la fenêtre, Cali arracha sa main de celle de Sam.

  • « Ton pote...dans la cave....

  • Merde, dit Sam. »

Et ils précipitèrent vers la porte à gauche du grand escalier, ou leur ami s'était engoufré un quart d'heure auparavant. Cali jeta un œil en haut, le monstre n'était pas là. Sam ouvrit la porte, et, hurla.

  • « Amènes toi, on s'arrache, vite!!!! »

Aucune réponse. Sam s'avança un peu, laissant Cali légèrement en retrait, et se préparait à appeller de nouveau, mais il se figea d'horreur. A la pâle lueur d'une lampe, il aperçut sur le sol de la cave le corps de son ami, ou plutôt, des morceaux de corps eparpillés aléatoirement sur le sol.

  • Il est mort, annonça t'il. Il est .. mort...il est ...

Ce fut ses derniers mots. Une épée passa au dessus de l'épaule de Cali, qui sursauta et se mit aussitôt à hurler de terreur, et traversa subitement Sam, depuis la nuque jusqu'à la bouche. L'épée se retira aussi vite qu'elle était aparue. Sam tomba à genoux. Son corps trembla encore un peu. Quelques spasmes. Puis s'immobilisa définitivement. Cali hurla, et elle sentit deux énormes main la prendre par ses deux épaules, et la retourner. Elle se trouva nez à nez avec un autre monstre, qui enleva sa main gauche de son épaule, et lui mit sur le cou. Il serra si fort que Cali avait du mal à respirer. Et il la souleva sans le moindre effort.

Il etait aussi monstrueux que l'autre, un peu plus petit, mais toujours aussi maigre, avec ces tissus gris sur son corps malingre. De près, l'effet du monstre était encore plus dérangeante. A cette vison d'horreur, à ce visage si ….laid, si ...répugnant, se mélait mainteant son odeur de peau....pestilentielle. Lorsqu'il ouvrit la bouche, Cali put voir ses dents, jaunes, des dents qu'il devait utiliser pour trancher, couper, déchirer, broyer la chair de ses victimes.

Lorque le monstre parla, la voix semblait venir d'outre tombe. Un timbre si grave, si froid, si monocorde, qu'il en devenait presque inaudible pour Cali.

  • « As tu peur petite ? Scanda le monstre

  • Qui...qui..qui êtes..vous ? Répondit elle, étouffant sous la pression de la main de cette chose. Que..que..me voulez..vous...

  • Moi, je me nomme Molok, ajouta t-il, avec son horrible voix.

  • Qu..Allez.....vous....faire....de moi, demanda Cali, même si elle n'avait aucun doute sur le sort qui lui était réservé.

  • A ton avis, petite Cali? ajouta Molok

  • Co...Comment...me connaissez vous? demanda t-elle, les yeux équarquillés

Molok lâcha Cali, qui s'écroula par terre. Dans un sursaut d'instinct de survie, elle se releva, et courut à l'opposé de son agresseur. Elle se retourna rapidement, pour voir si il ne la suivait pas. Mais ce faisant, elle ne vit pas, que devant elle, se tenait l'autre. Celui qui avait décapité sa Lilou. Elle se heurta à lui. Lui ne bougea pas d'un pouce, mais Cali se retrouva de nouveau à terre. Elle leva les yeux vers la chose. Et le vit brandit sa machette. Elle hurla. Il la trancha en deux. Verticalement. D'un seul coup.

  • Moi, c'est Travis, enchanté, dit il en direction des deux parties de Cali.

Travis considèra la scène. Il souriait. Molok le rejoint. Il regarda Cali à son tour, et après un long silence, prit la parole:

  • « Rapide, efficace, du travail comme je l'aime.

  • Pas des masses de résistance, comparé à leur prédécesseurs, tu trouves pas? Par contre, j'ai bien salopé mon beau costard en flanelle gris....

  • Boarf, ça se nettoie. Et pis, on sera rentré plus vite à la maison, ma femme nous fait une blanquette de veau ce soir. »

Apres un temps, Travis dit a Molok, avec un petit sourire narquois:

  • « Dis moi, Jean-Pierre, je voulais te demander depuis tout ce temps : C'est pas un peu Too-much' « Molok », comme surnom?

  • Attend François, répondit Molok, on est pas en train de jouer au tennis là! On invoque une magie noire séculaire pour pénétrer dans le royaume des Enfers OK ? Ensuite, on piège, on chasse et on saigne quelques démons majeurs ou mineurs pour avoir les ingrédients indispensables à nos potions de Chance. C'est pas la fête a Neuneu, là ! Faut que ça en jette quand même, non ? Toi mon gars, excuse moi, mais le jour ou on va se retrouver face à Lucifer ou Belzebuth , si tu dit ton surnom « Travis », ben , ils vont croire que tu veux leur vendre une assurance ! »

Les deux hommes rirent de bon chœur. Puis désignant le corps inerte de Cali, Travis, qui se nommait donc en réalité François, habitant d'Aulnay -sous-bois, commercial dans un boite d'informatique, ajouta:

  • « Tu les connais ces démons là?

Molok, Jean Pierre en vérité, habitant aussi Aulnays sous bois, cadre dans une célèbre usine automobile, observa Cali en fronçant les sourcils, puis sans aucun doute, il dit.

  • « Elle, enfin ce qu'il en reste, c'est Cali, Reine de Démons en Inde. Derrière, tu as Samael, prince de démons en Israel, surnommé l'ange de la mort. En bas, je crois que c'est Vapula, duc de l'empire infernal, une sorte d'ingénieur dans le monde des enfers. A l'étage, tu a buté Kelen, démon de la débauche et des orgies et aussi, une de mes préférées, Lilith, princesse des ténèbres. »

Impressionné par autant de savoir, François ajouta :

  • « En tout cas, ils ont une sale gueule ! Regarde là elle, avec ses petites cornes, sa peau bien verdâtre, son sang mauve et ses jambes de lézard. Je vais lui prendre sa peau moi, et hop ! Je vais me faire de jolies godasses en crocos, sans risquer de m'embrouiller avec les ligues de défenses des animaux...

  • C'est vrai qu'ils sont moches. Mais, à mon avis, de leur point de vue à eux, on a du leur paraître encore plus monstrueux.On est trois fois plus grand qu'eux, on a la peau blanche, des mains a cinq doigts et on se tient debout sur nos jambes. Quand ils t'ont vu débarquer avec tes dents à la « Ultra Brite », la petite a du chier dans sa culotte, enfin, dans ses culottes, vu qu'elle a deux culs....

  • Et le mec en haut, sans déconner, six bras ? Attend, je suis sur que tu lui enlève le caleçon, tu trouves un nombre impair de testicules...

  • Et encore, ceux là sont jeunes, dit Jean Pierre. Cali, c'est 160 000 ans avant Jésus Christ, je crois. Ça doit leur faire dans les 16 années infernales ça, à une vache près. Les plus vieux, t'arrives même pas à compter le nombre de bras et de jambes tellement ils en ont...

  • Ouais, vivement qu'on tombe sur Léviathan, histoire de pouvoir s'amuser a faire des tresses avec ses zgegs, dit François en s'esclaffant..

  • Bon, arrêtes un peu de déconner, on a encore du taf. Je vais allez récupérer le sang des deux affreux en haut, toi tu t'occupes de ces trois là, on les saigne comme des porcs, on met leur sang dans des poches, leurs yeux dans des bocaux, enfin la routine habituelle quoi, et on s'arrache d'ici, je te dit que y'a blanquette de veau ce soir!

  • Ok. Et puis, avec le filtre de Fortune qu'on va se concocter avec eux, on tente quoi ? Casino de Normandie ? Monaco ?

  • Bourses de Paris, Londres, Tokyo.Autant y aller sérieusement, tu crois pas ?

  • T'es vraiment démoniaque toi.... »

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C
Très bien aussi !! Mais j'avoue que je n'ai pas compris finalement où ils étaient, qui ils étaient réellement (réels ou non ?). Les humains, ce sont des chasseurs de démons ?
Répondre
L
enfait ce qu'on pense etre humain sont des démons et vice versa, l'environnement est le meme, ca ne change pas de ce côté là